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ACADEMISME: Qui se réfère aux enseignements dans les académies d'arts dès le XVIme.  A l'origine prestigieuses et inventives, les Académies du XIXme siècle furent par la suite condamnées par les artistes modernes pour leur conservatisme artistique et esthétique. Elles devinrent le symbôle d'un art traditionnaliste incapable d'innovation et mis au service d'un goût consensuel soutenu pas les classes dominantes. On parle d'art académique ou plus péjorativement d'art pompier.

 

ACCUMULATION: Action de réunir ou d'entasser par Assemblage. Le terme s'applique surtout à Arman qui en 1959 propose des expériences de renouveau de la sculpture. Cette démarche consiste principalement en une appropriation du réel pour dégager un effet poétique ou visuel par la saturation.

 

 

ACTION: terme dérivé des expériences de DADA ou de l'Action painting qui valorisent l'action sur l'image. Cette forme d'expression s'apparente à un rituel primitif sans scénario narratif.

Les action se développent dès 1950 sous forme de Happening ( volonté de réunir l'art et la vie en fusionnant sur une scène des actions et des matériaux.)

 

Le HAPPENING influe dès 1970 sur les PERFORMANCES: La performance emploie des moyens plus complexes ( poètes, musiciens, danseurs mais aussi médias sophistiqués: vidéos, photo, cinéma,etc)

 

 

ALL OVER:terme anglais désignant une répartition égale des éléments d'une composition sur un support. Le ALL-over supprime l'idée d'un centre visuel dans une composition hiérarchisée.

Ce terme s'applique à l'origine aux toiles de Jackson Pollock et renvoie à l'envahissement pictural d'une surface. Dans un espace figuratif entièrement occupé, on parlera davantage de saturation spatiale.

 

 

ANTIFORM: Tendance des années 70 définie par l'artiste Robert Morris comme une critique des formes artistiques durables. Elle s'oppose à l'esthétique de l'Art minimal et des présentations en série jugées trop rigides mais aussi aux imageries du Pop art. L'Antiform met l'accent sur le processus, le hasard et l'éphémère par un choix de matériaux tels que le goudron, le plomb fondu, les résines, les mousses, la fumée, le charbon, le feutre,etc....

 

 

APLAT : Traitement homogène de la surface picturale sans relief ni modulation de couleur. L'aplat est devenu un élément essentiel de la peinture moderne pour écraser la perspective ( Matisse, Picasso) ou affirmer la réalité du support (Mondrian, Art concret, Franck Stella).

APPROPRIATION: Action par laquelle un artiste produit une oeuvre à partir d'un artefact ( issu de l'art, du design ou de l'artisanat) sans lui faire subir de transformation majeure. Son travail produira néanmoins un détournement artistique induisant un changement de contexte de l'artefact, déplaçant son contexte, son statut, son usage ou sa fonction.

 

  L’utilisation de l’appropriation a joué un rôle important dans l’histoire des arts (arts littéraires, visuels, musicaux et du spectacle). Notons à cet égard les Readymades de Marcel Duchamp, les assemblages Dadaïstes, surréalistes autant que nombreuses oeuvres du Pop art, du Nouveau-Réalisme, des mythologies personnelles ( Jean Le Gac, Christian Boltanski) ou des Simulationnistes.

 

ASSEMBLAGE:(1912) :Réunion de matériaux ou objets divers jouant sur des rapports insolites. Cette démarche est une application en volume des recherches de collages cubistes: glorifiant l'hétérogène, Picasso en 1912 crée une série de guitares en relief et matériaux divers. L'assemblage d'objets est caractéristique du Dadaïsme ( Duchamp ou Man Ray), du Surréalisme, du Pop art ( Robert Rauschenberg et Jasper Johns). Dans les années 70, le culte des objets fera évoluer l'assemblage vers les installations. Plastiquement l'assemblage permet de faire dialoguer les  formes, volumes, textures, couleurs par complémentarité ou opposition, jouer avec la lumière, le relief, la mise en scène, les espaces, etc.

 

BAS-RELIEF : Catégorie de sculpture à faible relief où le sujet représenté ne se détachant que faiblement du fond. Le bas-relief est utilisé comme ornement architectural.

 

CADAVRE EXQUIS Le Cadavre exquis est le plus célèbre des jeux surréalistes 

Pratiqué à partir de 1925, Ernst consiste à composer des poèmes ou des dessins à plusieurs, chacun inscrivant un mot ou un motif sur un papier plié, à l’insu des autres participants. Les œuvres ainsi obtenues présentent des rapprochements inattendus, comme la phrase "le cadavre exquis boira le vin nouveau", à laquelle le jeu doit son nom. Le principe de rencontres aléatoires reste aussi une des règles de créations plastiques en volume, collage ou peinture.

 

CHAMP ELARGI: terme de la critique d'art ROSALIND KRAUSS ( expanded field) désignant l'éclatement des catégories artistiques traditionnelles observé à la fin des années 60. Le terme de Champ élargi signifie l'élargissement du domaine artistique à de nouvelles pratiques. Il s'agit surtout des remises en cause des systèmes de présentation et des techniques de la sculpture et de la peinture ( Sculpture, modelage, socle, cadre, perspective, représentation) par les nouvelles pratiques de l'assemblage ( performance, environnement, installation vidéo, Happenings,etc).

 

 

CINETISME : effets produits par le déplacement et le mouvement : flou, décalage entre une forme et l'arrière-plan, vibrations, etc. La sculpture figurative fut questionnée par les assemblages avant-gardiste au début du Xxe siècle. Après 1950, des pratiques artistiques hybrides interrogent l'assemblage en exploitant les possibilités du mouvement réel (corps et œuvre).

 

L'art cinétique exploite différents effets liés aux déplacement du corps ou de l'oeuvre :

  1. Le mouvement de l'oeuvre (machines dynamiques de Jean Tinguely, mobiles d'Alexandre Calder, mouvements imperceptibles de Pol Bury, les œuvres lumino-cinétiques de Nicolas Schöffer).

  2. Les effets d'optiques dynamiques liés aux divers points de vue ( mouvement virtuel de Jesus Raphael Soto, Victor Vasarely, Yacoov Agam ). Ces démarches proposent une pratique critique du volume traditionnel mais aussi des matériaux fixes. Ces démarches d'assemblages évoluent du volume à l'espace avec l'exploitation de Happenings ( ex: Jean Tinguely Hommage à New-York, 1960 ) ou d' Environnements ( Yacoov Agam, Jesus Raphael Soto et ses Pénétrables.).


CADRE: Le cadre est généralement un accessoire ornemental (bordure entourant une glace, un tableau.. Les arts picturaux questionnent l'idée de limite de la représentation. On entend également par cadre, le lieu, l'espace de présentation de l’œuvre.

La théorie de la perspective d'Andrea Alberti écrite en 1435 dans le traité De pictura (De la peinture) définit le rôle de la peinture ainsi: "Une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l'histoire." Le cadre est pensé comme ouverture et s'inscrit dans un lien de Mimesis.

Les arts plastiques interrogent cette notion de limite de diverses façons ( cadrage, plan, métonymie, mise en abyme,..) souvent en proposant d'autres approches.

Les pratiques traditionnelles jouent avec le  cadre ( peinture, photographie, vidéo..) mais des pratiques hybrides comme le Happenning, la performance, l’installation peuvent aussi questionner le rôle du cadre à travers des pratiques disciplinaires décloisonnées, des œuvres éphémères, des oeuvres IN-Situ,etc...

On comprend alors le cadre davantage comme étant le lieu de présentation et de formulation de l’œuvre plutôt qu'un moyen de distanciation avec le réel.

​CADRAGE: Mise en place du sujet dans les limites du cadre du viseur d'un appareil de prise de vues. Le cadrage est un questionnement sur la place des figures dans l'espace de l'image photographique, vidéo ou cinématographique. Il structure les motifs dans l'espace avec les bords de l'image pour obtenir un effet dynamique ( asymétrie, déséquilibre, jeu de diagonales, obliques) ou un effet statique ( symétrie du sujet, organisation par les médianes, les verticales, les horizontales.).  Le choix de cadrage selon un point de vue organise également une répartition des rapports de masses ( valeurs, intensités, chromatismes, lumières, motifs) dans le cadre. Ce qui se passe en dehors de l'image est nommé hors-cadre en photographie et hors-champs au cinéma.

CHRONOPHOTOGRAPHIE (1882) : Photographie travaillée en suite retraçant les séquences d'un mouvement. Inventée par Marey qui faisait des chronophotographies sur une seule image photographique, elle sera développée ensuite par Muybridge en suite de clichés distincts. ce genre photographique influencera principalement Les Futuristes italiens et Marcel Duchamp.

 

 

CITATION: Action de citer, de faire référence à une œuvre d'art en exploitant certains de ses éléments esthétiques à des fins créatives. Dans les années 80, les artistes s'opposent aux ruptures de styles imposées par les artistes de la Modernité. La citation se développe pour revendiquer des pratiques ou des modèles traditionnels condamnés jusqu'alors.

 

COLLAGE

technique de création artistique qui consiste à organiser plastiquement des éléments hétérogènes : extraits de journaux avec texte et photogravures, papier peint, documents, objets divers.

Il est inventé vers 1912 par les cubistes Georges Braque et Pablo Picasso comme un moyen de confronter la peinture au réel ( papiers collés, éléments bruts, objets). Les collages détournent la signification des formes et textures du dessin et apportent de nouvelles interprétations.

Pour DADA, le collage par photomontage devient une critique politique tandis que le Surréalisme exploite son caractère visuel poétique et onirique comme par exemple Max Ernst dès 1919.

« Ce n'est pas la colle qui fait le collage » selon Max Ernst mais bien la cohérence des diverses parties.

 

 

COMBINE PAINTING: Collage d'objets trouvés articulés à un fond pictural, exploité des 1952 par Robert Rauschenberg, précurseur du POP ART. Cet art est une confrontation d'effets expressionnistes en référence à l'Action painting américaine (gestes, coulures, contrastes) et d'objets du quotidien. Chez Rauschenberg, cet assemblage puisant dans le réel constitue une alternative à la figuration et à l'abstraction picturale.  

André Parinaud en 1961  lui pose cette question à R. Rauschenberg:
- « Comment appelez-vous ce que vous faites ? » 
- « Combine painting, c'est-à-dire oeuvres combinées, combinaisons. Je veux ainsi éviter les catégories. Si j'avais appelé peintures ce que je fais, on m'aurait dit que c'était des sculptures et si j'avais appelé cela des sculptures, on m'aurait dit qu'il s'agissait de bas-reliefs ou de peintures. » 

 

 

COMPOSITION : principe d'organisation géométrique qui organise les figures selon les limites du support ( rectangle, tondo, voute, mur ,etc). La composition vise l'articulation harmonieuse des parties avec le tout. A la Renaissance, la théorie du nombre d'Or devient un principe de division et proportionnalité considéré comme forme d'un Idéal de Beauté ultime.

Une thèse de l'historien Baxandall établit que les compositions des peintres du Quattrocento cherchent à rivaliser dans la peinture avec la métrique rythmique des vers poètiques. Il fait un lien avec l'idée phare de la Renaissance inspirée de la phrase d'Horace, le poète antique : « UT PICTURA POESIS » «signifiant  Il est d'une poésie comme d'une peinture » mais traduit par les peintres par « la peinture comme la poésie ».

 

 

CONCEPTUEL: terme dérivé du Courant conceptuel né en Amérique à la fin des années 60. Il s'applique aux artistes ou démarches qui privilégie l'idée sur le savoir faire dans une œuvre. Sol Lewitt déclare: « dans l'art conceptuel, l'idée ou le concept est l'aspect le plus important du travail ». Plus généralement, le terme désigne aujourd'hui, toute forme artistique exprimant une démarche d'analyse.

CONTRASTE:

Opposition de deux éléments dont l'un fait ressortir l'autre. exemples: Constrates de couleurs, de valeurs, de textures, de surfaces, de lumière, de matériaux,etc. En produisant des tensions, un contraste peut animer une composition, une structure de façon dynamique.

CONTRASTE SIMULTANE: Phénomène optique qui appelle en simultané la complémentaire d'une couleur quand cette couleur est perçue.

Si cette couleur ne se trouve pas dans le champ visuel, notre système optique et cérébral la produit pour recréer un équilibre.

Ce contraste se renforce dès lors que la couleur lumineuse est fixée longuement. Une tension dynamique se produit alors entre les couleurs juxtaposées produisant une vibration entre leurs deux fréquences.

COULEURS COMPLÉMENTAIRES:

Couple de couleurs dont le mélange produit la sensation de blanc. En pratique, le résultat se rapproche davantage d'un ton sale ou rompu.

Le couple de couleurs complémentaires représentent les tonalités les plus opposées possibles sur le cercle chromatique.Les couples de complémentaires issues du spectre solaire sont:  Rouge/VERT. Jaune/VIOLET. Bleu/ ORANGE ( Si vous mélangez deux primaires sur les trois, la primaire restante est la complémentaire du mélange obtenu).

Selon Johannes Itten, au sujet de l'espressivité chromatique, deux couleurs complémentaires mélangées dans des quantités différentes permettent d'obtenir des tons de couleur d'une grande subtilité et toujours harmonieuses.

L'œil en vue d'une couleur appelle sa complémentaire. Chaque couple de couleurs complémentaires a ses particularité.

 

La tension des couleurs complémentaires entre elles exalte l'intensité tonale par contrastes chromatiques.


Jaune-violet : C'est aussi le contraste clair-obscur maximum.
Rouge-orangé - Bleu-vert: C'est aussi le contraste chaud-froid maximum
Rouge-vert: Complémentaires d'égale clarté et de rayonnement égal.
 

Deux couleurs  juxtaposées s'enrichissent chacune de la complémentaire de l'autre : En rapprochant deux couleurs chaudes si les deux couleurs rapprochées sont des couleurs chaudes (un rouge et un orangé par exemple), la coloration apportée par leur complémentaire réciproque les refroidit.

 

DECALCOMANIE :

Cette technique a été utilisée pour la première fois dans un cadre artistique par Oscar Dominguez en 1936. L’artiste presse une feuille blanche sur une autre feuille enduite de gouache noire, et répète l’opération, de manière à reporter plusieurs fois les taches de peinture. L’image qui en résulte permet à l’artiste de libérer son imagination en interprétant à sa guise les formes obtenues. À la suite d’Oscar Dominguez, Max Ernst applique le principe de la décalcomanie à la peinture à l’huile.

 

 

DECOLLAGE: technique employée par Mimmo Rotella dès 1953 et employé ensuite par les Affichistes du Nouveau-Réalisme. Le principe est de réinventer une composition à partir des affiches arrachées dans la rue. Ces gestes sont soumis à l'aléatoire, la surprise des couches révélées par l'arrachage. Chaque artiste exploite le décollage avec sa propre personnalité. Voir Dufrêne, Hains, Rotella, Vostell,etc.

 

 

DRIPPING: technique employée dans les années 50 par Jackson Pollock aux U.S.A. Il s'agit de faire égouter de la peinture sur la toile posée horizontalement au sol. cette écriture picturale exploite l'énergie du corps face à la toile ( énergie gestuelle)  et la volonté de supprimer le contact avec le support. Inspirée de l'écriture automatique des Surréaliste et d'André Masson en particulier, le dripping est aussi influencé par les dessins des Indiens d'Amérique du Nord.

 

 

EARTH WORK: Tendance des années 60-70 cherchant à étendre l'écriture artistique hors des lieux d'exposition traditionnels. Les démarches artistique s'étendent au paysage réel et aux éléments climatiques. Voulues comme une critique des lieux institutionnels, la plupart de ces œuvres éphémères ne sont conservées que sous forme documentaire ( photo, vidéos ). Robert Smithson a marqué ce courant en travaillant IN SITU sur le concept de Site et NON-SITE.

 

ECRITURE AUTOMATIQUE :

Inspirée de la psychanalyse, et surtout de la poésie d’Arthur Rimbaud et de Lautréamont, l’écriture automatique consiste à écrire si rapidement que la raison et les idées préconçues n’ont pas le temps d’exercer leur contrôle. Le premier texte issu de cette méthode, Les Champs magnétiques de 1919, a été rédigé tour à tour par André Breton et Philippe Soupault. En arts plastiques, cette idée est appliquée au geste travaillé en main libre ( André Masson, Man Ray, Henri Michaux,etc) sans contrôle excessif pour découvrir de nouvelles formes obtenues comme des apparitions. Dans l'écriture comme dans l'expression plastique, l'automatisme crée avec le hasard des rapprochements de sens, des confrontations d'images faisant surgir des interprétations inattendues.

Les théories de l'inconscient par Freud encouragerent les Surréalistes à explorer un monde de représentations mentales cachées et bridées par  le rationnalisme, les tabous, les interdits. L'écriture automatique offrait la possibilité d'échapper au projet, au contrôle et à la raison pour toucher les sphères inconscientes de l'esprit.

Ces procédés se diffuseront au delà du surréalisme ( peinture gestuelle, expressionnisme américain, etc)

 

EMPREINTE: Procédé de reproduction ancestral qui exploite par la marque d'un élément pressé sur une surface. On y trouve le rapport positif-négatif, le vide et le plein. Le travail d'empreinte remet en cause la mimesis traditionnelle. Cette technique est une représentation critique. Cette pratique est selon Jean Selz « ...la figuration de(l')espace (de cet objet) ». C'est à la fois une chose en soi et une image du modèle. Voir les travaux de Viallat, de Penone, d'Yves Klein ou Gutaï.

 

 

ENVIRONNEMENT:Oeuvre en trois dimensions développée dans les années 70 invitant le spectateur à entrer. L'environnement est une extension de l'assemblage à l'espace scénique. Rauschenberg et Jim Dine seront les principaux précurseurs aux U.S.A. Edward Kienholz considère les environnements comme des tableaux vivants. Ces démarches critiquent l'idée stéréotypée de la statuaire ( socles, reliefs, statue).

 

 

EVENT: En opposition aux effets expressionnistes des Happenings; l'Event est un acte qui se veut bref, anodin ou imperceptible et en rapport au quotidien. Ainsi On KAWARA envoyait de part le monde cette courte phrase: « je suis encore vivant ». Cette pratique est très présente dans Fluxus ou l'art conceptuel.

 

 

 

EXPANSION: Développement d'une masse dans l'espace par dilatation. Cette pratique du volume opposée à la taille se réfère à l'œuvre de César qui exploita les propriétés de la résine Polyuréthane. Les expansions de César se réalisaient en public en tant que performance avant d'être travaillées comme sculpture.

FIGURATION: Représentation interprétée du réel qui en rend perceptible  l'aspect ou la nature caractéristique selon des conventions plastiques ( picturales, graphiques, empreintes,etc). La figuration  artistique peut s'exprimer dans un lien très fort au modèle ( Naturalisme, Réalisme, perspective) comme dans un rapport plus éloigné ( Expresssionnismes, stylisations, Cubisme,etc.)

FROTTAGE :

Équivalent pictural de l’écriture automatique, le procédé du frottage a été découvert par Max Ernst à l’occasion d’un épisode précis de sa vie, en 1925. En fixant le plancher usé d’une auberge où il séjournait en Bretagne, il décide de relever l’empreinte de cette matière en frottant à la mine de plomb un papier posé sur les lattes de bois. Il étend ensuite ce procédé à d’autres textures et publie son premier recueil de frottages, Histoire naturelle, en 1926. Il poursuit cette recherche en utilisant la peinture à l’huile.

 

FUMAGE :

En 1937, le peintre autrichien Wolfgang Paalen invente le procédé du fumage : il réalise des dessins tracés en promenant la flamme d’une bougie sur une feuille de papier. Plus tard, il applique cette technique à la peinture à l’huile. Il annonce ainsi les peintures de feu d’Yves Klein.

 

FUTURISME ITALIEN (1904-1920) : Groupe artistique créé autour du critique Marinetti cherchant à exprimer la poésie furieuse de la vie moderne, sa vitesse et la puissance mécanique de la machine. En art, il poursuivit une étude plastique du mouvement à partir de clichés chronophotographiques avec Boccioni et Balla notamment. Il fut une source d'inspiration pour Duchamp.

FUYANTE: On appelle fuyante une droite perpendiculaire au plan frontal traduisant une profondeur.

En perspective cavalière ou axonométrique, les fuyantes restent parallèles mais n'exprime pas un point de vue naturaliste.

En perspective conique, les fuyantes convergent sur un point de fuite et font subir aux distances des distorsions. Ainsi les lignes parallèles deviennent convergentes si elles se dirigent dans la profondeur par rapport au plan frontal.

Les lignes horizontales convergent toutes sur un point de fuite unique situé sur la ligne d'horizon. Les fuyantes dirigées ailleurs que sur la ligne d'horizon indiquent un plan inclin par rapport à  l'horizontale. 

 

GRAPHISME: ARTS GRAPH. Inscription exploitant le trait, le tracé, le contour avec divers effets plastiques d'occupation d'espace, de surface,( Lignes, contours, hachures, dégradés,etc).

Le langage graphique est lié au tracé, l'inscription, le trait par opposition au langage pictural, lié au recouvrement par la matière, la tache. On oppose ainsi les formes produits par le dessin et la peinture.

"... le dessin n'est plus qu'un schéma, une arabesque linéaire qui silhouette le mouvement d'un trait (...). L'esprit du Japon devait fatalement évoluer vers ce graphisme prodigieux qui satisfait par sa réalisation propre, comme les volutes écrasées, effilées ou sinueuses de leurs beaux idéogrammes, les besoins sensuels de l'imagination... "Faure, Hist. art,1912, p. 216.

GRATTAGE :

Inventé par Max Ernst en 1927 comme extension du frottage, le grattage est surtout pratiqué par Esteban Francès, peintre d’origine espagnol et rallié au Surréalisme en 1937. Cette technique consiste à gratter à la lame de rasoir des couches superposées de peinture de différentes couleurs, afin de faire surgir des formes plus ou moins transparentes et diaprées.

 

 

GREFFE: Terme inspiré de la biologie, renvoyant à une oeuvre  dont la structure est réalisée par ajout, articulation pour enrichir, modifier.

Généralement la greffe questionne l'identité de la forme, sa pureté, son authenticité, son style en jouant sur une confrontation de natures différentes où le tout est l'addition des différences.

ex: En sculpture, Giuseppe Penone dans "Continuerà a crescere tranne che in quel punto", 1968 , en architecture avec le projet de  Coop Himmelb(l)  pour un toit de cabinet juridique à Vienne  1983-1988, en volume avec le Merzbau de Kurt Schwitters ou les oeuvres "hunts" de Tadashi Kawamata.

 

HAUT-RELIEF : Le haut-relief ,proche du bas-relief montre des corps en volume mais toujours reliés au fond.

 

HAPPENING: ( To Happen=se produire) Mise en scène aléatoire et éphémère impliquant le public dans un environnement. Le Happening abolit la distance entre la scène théâtrale et les acteurs. Il prolonge l'idée de Robert Rauschenberg de fusionner l'art et la vie. Le premier happening d’Allan Kaprow, 18 Happenings in 6 Parts, a lieu en 1959 à la Reuben Gallery de New York. Il prévoit les performances simultanées d’un certain nombre d’artistes qui peignent, jouent de la musique ou se prêtent à des « actions » dont le programme a été vaguement établi, dans 18 pièces compartimentées, tandis que le public se déplace d’une pièce à l’autre à intervalles fixes.

 

HETEROGENE: se dit d'un ensemble composé d'éléments de natures différentes, manquant d'unité. L'hétérogénéïté dans l'art est commune mais devient au XXe siècle avec le collage et l'assemblage une expression plastique courante. L'oeuvre Nature morte à la chaise canée de Picasso illustre la confrontation entre un élément non-artistique collé ( Image imprimée sur linoléum) et la peinture. Hétérogène peut aussi caractériser les matériaux, les références, les styles, etc. ( voir Homogène, hybride, métissage)

 

HIERARCHIE DES GENRES: Classement d'œuvres ou de sujets artistiques selon le prestige et la valeur reconnus. Par ordre d'importance entre genre majeur et genre mineur, on peut citer: 1) la peinture d'Histoire,  religieuse ou mythologique, 2) Le portrait, 3) Le paysage 4) La scène de genre ( sujet de la vie quotidienne) 5) La nature Morte.

Ce classement avait été proposé en 1667 à l'Académie des Beaux-arts par André Félibien. Il imposera  cette règle distinguant  sujets majeurs et mineurs selon l'importance du format. Les Salons du XIXe où régnait l'Académisme généralisèrent ces règles qui furent combattues par les précurseurs d'un art moderne: Gustave Courbet, Edouard Manet ou les Impressionnistes  proposèrent la subversion du format académique avec des sujets jugés mineurs traités sur supports imposants.

 

HOMOGENE: se dit d'une composition jouant sur une unité plastique. Les oeuvres composées d'éléments hétérogènes mais qui ,par les partis pris artistiques créent une unité visuelle deviennent homogènes.

 

HYBRIDE: Oeuvre originale obtenue par emprunts aux registres d'origines diverses: Stylistique, matériaux, pratiques ou genres différents. En ce sens, l'oeuvre hybride questionne la définition et les limites des catégories artistiques traditionnelles. L''identité de l'oeuvre puise dans les registres les plus divers, souvent même au delà du champ artistique ( sculpture, peinture, assemblage, collage, théatre, mise en scène, sciences humaines, politique, etc.)

Les installations, les combine-paintings intègrent l'influence des décors de théatre, de l'assemblage à la pratique de la sculpture traditionnelle.

Les performances dérivent des registres du spectacle, de la mise en scène théatrale et de la sculpture ( voir Sculpture chantante de Gilbert et Georges)

L'hybride renvoie également à des formes, images, figures obtenues par la fusion d'indices hétérogènes ( chimères, monstres,..)

 

IN SITU:Oœuvre produite dans et pour un  espace en questionnant ses propriétés plastiques ( formes, espace, couleurs, lumière, matière) et symboliques.

L'oeuvre agit alors sur son milieu, le transforme, propose un nouveau point de vue en se greffant à son environnement.

La pratique IN SITU se développe dans les années 60 avec celle de l'installation afin de contester le cadre d'exposition traditionnel ( galerie, musée,etc.) et l'idée d'oeuvre comme objet pérenne. Cette pratique interroge la limite de l'objet d'art puisqu'il s'élargit au lieu pour exister.

Les projets IN-Situ questionne fréquemment l'idée d'éphémère, d'oeuvre transitoire, de mémoire du lieu, de géographie.

Parmi les pioniers de cette pratique après 1950, on note  l'Art minimal, le Land art, les démarches conceptuelles ( Buren, Baumgarten, Merz, les Néo-conceptuels, Information fiction Publicité, Lum, General Idea, Mullican,etc...

 

 

INSTALLATION: Dispositif spatial de divers éléments combinés. L'installation élargit la pratique artistique à des formes et supports très variés ( assemblages, appareils multimédias, volumes, etc..). Échappant aux catégorisations, Elle vise un questionnement critique des pratiques artistiques traditionnelles liées au cadre, au socle et aux savoirs-faire.  L'installation théâtralise la forme et implique physiquement le spectateur à l’œuvre. Elle est généralement éphémère.

 

Dérivant historiquement des pratiques théâtrales, du ballet, des concerts d'avant-gardes, elle s'oriente vers les années 70 vers le Happening, les actions, la performance ou encore la vidéo. De nos jours, l'installation exprime davantage une réflexion sur le cadre physique et symbolique du lieu et son rapport au spectateur.  Echappant parfois par ses dimensions au champ visuel, elle invite le spectateur à mémoriser ses réseaux multiples dans une cartographie mentale qui, seule peut recomposer la totalité de l'oeuvre ( ex: Jan Dibbets Monument à Arago à Paris).

 

KITSCH: Le kitsch, ou kitch mot d'origine allemande devenu international, qualifie l'accumulation et l'usage hétéroclite, dans un produit culturel, de traits considérés comme triviaux, démodés ou populaires. Directement dérivé de la société de consommation populaire, ce style cultive les aspects  artificiels  dans les apparences, créant un univers idyllique sans dimension tragique, souvent ludique ou régressif ( nains de jardins, volant léopard, décoration boule de neige, posters pastel, etc)  .

Dans les stéréotypes de la culture kitsch, on rencontre un goût stéréotypé, lisse, consensuel   mais il existe par ailleurs des aspects baroques et provocants.

 Le kitsch questionne la notion de goût, sa valorisation et sa dépréciation au regard de diverses couches sociales. Le Pop art, Jeff Koons, Pierre et Gilles, David Lachapelle cultivent par exemple les codes de la culture kitsch.

 

LIGNES DE FORCES : Dans une composition plastique, ce sont des lignes dominantes organisant les formes et l' espace par accentuation de directions, axes ou parcours linéaires. Les lignes de forces peuvent être affirmées par le regroupement et la continuité de plusieurs formes entre elles. Elles contribuent à exprimer un effet de stabilité ou de dynamisme, d'équilibre ou de déséquilibre, une rythmique ou une harmonique plastique. Prenons pour comparer, l'exemple du Serment des Horaces par Jacques-Louis David (qui repose sur une composition stable en pyramide ) ou celui de l'enlevement des Sabines par Giambologna (qui joue sur le dynamisme des lignes serpentines).

 

MEDIUM: Préparation liquide permettant d'agglomérer les pigments  pour créer une pâte colorée. ex: huile, résine, colle, oeuf,etc. Par extension le médium désigne tout matériau exploité pour servir une expression plastique.

 

METISSAGE: Le métissage culturel désigne des pratiques artistiques nourries de cultures distinctes et de leurs confrontation. Il questionne l'idée de pureté en art et joue des mélanges au niveau pictural, linguistique, vestimentaire, musical,etc.

On peut évoquer l'apport des arts premiers dans l'esthétique de l'art occidental au XXe siècle ( Cubisme, Surréalisme, Fluxus,  mode, poésie, musique,etc.). Plus largement la pratique d'oeuvres métissées s'affiche comme une façon de se détacher du modèle artistique latin ( Rome, Grèce, Renaissance).  

Cette notion questionne les confrontation stylistiques, les écarts, les jeux de contrastes ou d'assimilition culturelles. Exemple:

« Karawane », poème de hugo Ball en 1917 dont la mise en scène costumé et la diction évoque l'univers africain. Les demoiselles d'Avignon de Picasso reprennent la thématique cézanienne des baigneuses en ajoutant des figures primitives. Pascal Marthine Tayou crée des "poupées  pascales", fétiches en composés de matériaux bruts combinés à l'élégance du verre de Murano. Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat mêlent des motifs tribaux aux sources médiatiques contemporaines.

 

MISE EN TENSION: Terme utilisé pour désigner le rapport entre les composants d'une oeuvre créant des rapports dynamiques formels ou indiciels à travers l'espace, le temps ou la structure de l'oeuvre.

Ainsi dans une composition picturale, il est possible d'envisager la mise en tension chromatique selon les théories de Chevreuil, selon les rapports d'échelles, selon les jeux de lignes de forces, les rapports de masse. Dans un volume, il sera possible de mettre en tension les rapports équilibre/ déséquilibre, vide/plein, ombre/lumière,etc.

Mise en abyme: Procédé d'organisation spatiale produisant un dédoublement des limites spatiales d'une image dans la composition de l'image (encadrement, recadrages, reflets,etc..). Exemples: Le portrait des époux Arnolfini, 1474 de Jan Van Eyck dédouble le cadre d'un miroir dans le cadre du tableau ( reflet du hors-cadre ans le cadre). En photographie, le travail sériel de Duane Michals: Things are queer propose une répétition du cadre dans un nouveau cadre en variant les échelles.

 

MODERNITE: 

La notion de modernité émerge au XIXe quand Baudelaire, dans ses écrits esthétiques, exalte un art du renouveau permanent, la beauté de l'éphémère et surtout le rejet des traditions esthétiques et sociales portées par les Académies.

L'esthétique moderne abandonne la référence idéalisée à l'Antique au profit du réel. Par exemple, Baudelaire délaissera la versification académique au profit de la prose. Manet peindra non plus une Vénus mais une prostituée pour son Olympia.

 Revendiquant un rang dans les progrès sociaux, scientifiques, technologiques et industriels, l'art du XIXe explore alors des sujets contemporains ( actualités, machine, foule, loisirs, plaisirs canailles, etc. )  ou manières de créer.

 

 Au XXe siècle, l'art moderne s'oriente progressivement  vers les sujets du quotidien, le banal, la culture populaire ( Objet, motorisation, vitesse, matériaux industriels, affiche, médias, société de consommation, etc.).

La modernité se développe avec les Avant-gardes artistiques: Groupe d'artistes pionniers rejetant  les pratiques traditionnelles et revendiquant une approche expérimentale radicale. Par exemple, le Fauvisme, le Cubisme, l'art abstrait rompent avec les conventions de représentation en modifiant les l'usage de la couleur, de l'espace ou du modèle. ( L'art explore un langage plastique autonome débarassé des contraintes mimétiques.)

Pour certains, l'art doit en permanence faire table rase du passé pour survivre ( mythe de la tabula rasa). Les références au passé sont ainsi recontextualisées pour construire de nouveaux styles ou attitudes artistiques ( Primitivisme).

 

MONOCHROME:  Du grec : mono qui signifie « seul », et chroma, la couleur. Monochrome désigne une production ne comportant qu'une seule couleur.  Historiquement lié à l'art abstait, le monochrome renvoie parfois à une forme de contemplation spirituelle ( Kasimir Malevitch, les Color-fields) ou l'affirmation d'une réalité physique ( Franck Stella, Pierre Soulages, Ad Reinhardt). Le Carré blanc sur fond blanc de Kasimir Malevitch est reconnu comme le premier monochrome de la peinture contemporaine mais plusieurs expériences potaches et humoristiques s'étaient déjà exprimées dans les expositions-spectacles des artistes incohérents à la fin XIXme ( Alphonse Allais et son monochrome rouge titré: Récolte de la tomate sur le bord de la mer rouge par des cardinaux apoplectiques.).

 

MONOTYPE: Procédé d'empreinte sur papier réalisée depuis un support préalablement encré et travaillé selon des procédés graphiques ( dessin, grattage, frottage, estompage,etc). Le monotype s'inscrit dans la technique de la gravure mais n'entame pas le support en creux. Il ne permet pas la reproduction à l' identique de la matrice; les variations obtenues faisant de chaque tirage un original. Parmi les premiers à utiliser la technique, Edgard Degas se distingua par un travail poussé sur la lumière au XIXe.

 

OBJET SURREALISTE: 

Après les Ready-made de Marcel Duchamp, André Breton suggère au milieu des années 20 de fabriquer "certains de ces objets qu’on n’aperçoit qu’en rêve", et "dont le sort paraît infiniment problématique et troublant". Comme chez Duchamp, il s’agit d’assembler des objets déjà existants et de peu de valeur. Mais contrairement à lui, les surréalistes attendent du nouvel objet qu’il provoque une réaction affective, voire "une émotion sexuelle particulière" selon Salvador Dali.

Les plus célèbres des objets surréalistes sont dûs à Alberto Giacometti, Salvador Dali, Joan Miró, André Breton, Oscar Dominguez ou encore Man Ray.

Les procédés surréalistes font appel aux théories Freudienne et surtout au concept d'inconscient pour justifier les confrontations symboliques des objets.

 

OEUVRE PARTICIPATIVE: Forme d'expression liant le concepteur aux actants ( collaborateurs, public,etc). Si Dada, les Surréalistes avaient réalisé des oeuvres collectives ( L'oeil cacodylate de Picabia ou les cadavres exquis surréalistes) , le terme participatif designe davantage une oeuvre critique liée à un point de vue social, politique, citoyenne, utopique. L'oeuvre valorise l'expérience vécue tel un process plus que l'idée d'objet à contempler. Elle peut s'exprimer à travers une performance, un happening, une sculpture,etc. On peut évoquer les réalisations d'Allen Kapprow, Joseph Beuys, Tadashi Kawamata, Gabriel Orozco, Pascale Marthine Tayou, Jochen Gerz....

Voir WORK IN PROGRESS.

 

PALIMPSESTE: A l'origine, un palimpseste est un parchemin manuscrit dont la première écriture a été effacée afin d’écrire un nouveau texte.

En arts, il désigne un processus de travail de surfaces et d'espaces  donnant à voir la matérialité du temps lors de sa réalisation. Cette temporalité s'exprime plastiquement en exploitant séquences, stratifications, dépôt, désagragation, éffacement, gravure, opacités, etc....  Ces démarches plastiques questionnent le rapport fond-forme. Ce procédé peut exprimer une idée d'insatisfaction artistique, de perte, de temporalité, de quête, de métamorphose, etc.

Il est cher à Pablo Picasso,  Jean-Michel Basquiat, Antoni Tapies, Francis Picabia, Gérard Titus Carmel, Davide Salle, les Affichistes,etc.

 

Paranoïa-critique :

Développée par Salvador Dali à partir de 1929, la théorie de la paranoïa-critique consiste en un délire d’interprétations, appliqué non seulement à l’art, mais aussi à la réalité. Son but est de dépasser la perception habituelle jugée trop pauvre, au profit d’une appréhension du réel démultipliée. Ainsi, se rendant chez Freud, Dali voit un escargot sur une roue de bicyclette. Connu comme symbôle de la vierge Marie dans les tableaux d'Annonciation de la Renaissance italienne, il devient alors la prémonition de sa rencontre future avec le psychanalyste.

 

PASTICHE: (dérivé de l'italien Pasticcio, "pâté") désigne l'imitation stylistique d'un artiste ou d'un auteur. La reprise dans le pastiche fait appel à l'humour ou à l'habileté maniériste afin de jouer avec un style. Toutefois le pastiche n'est ni un plagiat, ni une moquerie parodique de l'oeuvre de référence mais ouvre sur une création composite.

 

PERFORMANCE: du verbe anglais "to perform"=accomplir. La performance renvoie à une action artistique réalisée généralement en public selon un protocole déterminé. Cette pratique avant-gardiste inspirée par la mise en scène de cabaret et de théatre se manifeste dans les courants Dadaïstes,Futuristes, Surréalistes. Dans les années 70, la performance explore les thèmes de l'identité sociale et physique de l'Homme ( Body-art, art conceptuel, vidéo,etc). Elle affirme son caractère éphémère et critique l'idée d'oeuvre matérielle. On peut l'associer aux pratiques de Yves Klein, de Fluxus, du Body art, des Actionnistes viennois ou de l'art corporel.

 

PERSPECTIVE: Technique de représentation de l'espace en profondeur réalisée à partir de lignes de fuite. Il existe plusieurs techniques de perspective connues depuis l'Antiquité. Les perspectives cavalière ou axonométrique proposent une représentation sans diminution des échelles ou convergence des fuyantes. A la Renaissance, en 1425 à Florence, Filippo Brunelleschi  invente la perspective "mathématique": Représentation géométrique de lignes parallèles sur un plan incliné en exploitante des fuyantes convergeantes sur un point de fuite unique.  Andrea Alberti théorise cette invention dans le De Pictura en 1435 et lui attribue un rôle naturaliste pour les peintres: "Une fenêtre ouverte par laquelle on puisse regarder l'histoire."

 

PICTURAL: traitement de surface résultant d'un effet de peinture, couleur, matière ( en opposition au graphique qui relève d'un traitement par le trait, le contour). Il arrive que des plasticiens combinent en une seule oeuvre ces deux moyens d'expressions dans des techniques mixtes.

PIXILATION: Technique d'animation de personnages d'après des captures obtenues image par image donnant un effet hâché au mouvement.

Pixilated en anglais signifie familièrement bourré, ivre. Littéralement, il signifie affecté par les pixies, de l'anglais pixy-led (dirigé par un pixie, ou ensorcelé). Un pixie est une sorte de fée ou de lutin.

Voir le premier film en pixilation: Jobard ne peut pas voir les femmes travailler d'Émile Courtet en 1911.

Autres réalisations célèbres: Neighbours (Voisins) de Norman McLaren (Canada-1952).

Court métrage Gisèle Kérozène par Jan Kounen



C'est un effet spécial (trucage réalisé au tournage) qui crée un semblant de magie : des personnages qui volent, glissent sans bouger les jambes, des objets ou des personnages qui apparaissent subitement et se meuvent bizarrement, des déplacements impossibles dans la réalité, etc.

 

POLYPTYQUE: Ensemble pictural (et, parfois, sculptural) formé de plusieurs panneaux unis par des éléments de menuiserie, que ces panneaux soient fixes ou que plusieurs d'entre eux (volets) puissent se replier grâce à des charnières sur la partie centrale. (Retables du Moyen Âge et de la Renaissance.)

Aujourd'hui le terme polyptyque explore également des thèmes non religieux et existe sous diverses formes comme les suites, séries, installations,etc.

ex: Marilyn diptych d'Andy Warhol en 1962. Voir: Predelle. Retable.

 

POST_MODERNISME: Dans les années 70, le Post-Modernisme  se caractérise la relecture des formes d'expressions traditionnelles et l'appropriation des écritures, styles, formes artistiques ou historiques.

Cette tendance réfute l'idée du mythe moderniste qui pronait l'invention permanente à partir du rejet des traditions ( ex: Cubisme, Fauvisme, Dadaïsme, art abstrait, etc..).

L'art Post-Moderne revendique la possibilité de regarder le passé, puiser dans les formes traditionnelles ou historiques sans hiérarchie de valeurs entre arts mineurs ou majeurs. La Post-Modernité pratique l'éclectisme des registres stylistiques, techniques, revendique des filiations. Cette approche libérée favorise les pratiques d'appropriation, de citation, de pastiches, l'hybridation, le métissage artistiques.

Le critique américain Daniel Wheeler souligne "le souci de mettre en lumière ou de déconstruire la mythologie de la vie réelle et les langages codés des médias grand public [...], la reconnaissance du fait que pour rendre compte de la vie quotidienne, l'art doit combattre les présupposés sur ce qui est légitime et se fonder sur l'approche qui convient le mieux à l'artiste et à son propos-qu'elle soit historique, psychologique, narrative, politique, autobiographique, décorative, métaphysique, fondée sur le simulacre et même formelle".

Elle se développe en littérature, architecture, peinture, sculpture, photographie, théatre, cinéma,etc. ( J.Armleder, R.Baldessari, F.Gonzalez-torres, J.Koons, S.Levine, A.Mc Collum, D.Oppenheim, R.Prince, C.Sherman, R.Bofill...)

 

PREDELLE:  Panneau inférieur du tableau d'autel, la prédelle est un élément important du retable, spécialement en Italie ou dans les régions influencées par l'art italien. Les sujets traités sur les prédelles répondent, en effet, au thème principal représenté sur le panneau central et sur les volets de la Pala ou du polyptyque : épisodes de l'Ancien ou du Nouveau Testament, scènes de la Passion, vie et miracles des saints. (Encyclopédie Universalis). Voir: Polyptyque, retable.

 

 

PROCESS ART : Terme des années 60-70 en référence aux œuvres exploitant les propriétés aléatoires des matériaux comme le charbon, l'acier, le feutre, la terre, le végétal, le lait,etc. Ces créations cherchaient une remise en cause des pratiques traditionnelles du support et du cadre. Elles mettaient en valeur le processus créatif à travers les motifs de production  sérielle ou anti-form. Ces démarches donnent la priorité aux effets organiques, chaotiques, informes en opposition au style très géométrique, rigoureux des œuvres minimalistes. Cette tendance est en rapport avec des artistes aussi divers que Richard Serra, Eva Hesse, Robert Morris, etc

 

Richard Serra dressa sa fameuse "Verb list" entre 1967 et 1968: Moyen d’appliquer des actions diverses à des matériaux quelconques.

 

RAYOGRAPHE :

Le procédé du rayographe a été inventé par Man Ray en 1922. Il s’agit de réaliser des photographies sans appareils, en plaçant des objets sur une plaque sensible que l’on expose à la lumière.

 

READY-MADE (littéralement "prêt-fabriqué")  Selon les termes d'André Breton :  "objet usuel promu à la dignité d'objet d'art par le simple choix de l'artiste".

 Son inventeur, Marcel Duchamp se reconnut de mauvaise grâce dans cette définition qui négligeait les jeux de mots, les mises en scène spatiales,  les jeux d' ombres, lumières et le contenu autobiographique. On peut définir le Ready-Made ainsi:  Détournement d'objets banals opéré selon une pauvreté technique  à des fins conceptuelles.

Le premier Ready-Made  roue de bicyclette, 1913, est dit "ready-made aidé" car il y a intervention manuelle.  C'est avec Le porte-bouteille de 1914 que le Ready-Made existe au sens strict.

 Par cet acte, Duchamp s'attaque à la question du concept d'oeuvre d'art, la notion de travail artistique de façon critique et humoristique.

 En 1917, un canular artistique de Duchamp avait testé les principes de tolérance revendiqués par le jury de la Société des artistes indépendants de New York. La présentation d'une oeuvre simplement composée d'un urinoir renversé dit "Fountain" signé par un certain R.Mutt déclencha un rejet hostile par le jury.  Paradoxalement, si cette oeuvre est devenue célèbre, elle ne fut jamais exposée au public. Elle devient un symbole artistique majeur grâce à la publication de trois numéro de la revue The Blind Man orchestrée par Duchamp pour défendre la liberté artistique de M.Mutt.

  Duchamp fit ainsi de la démarche et du concept un élément central de sa pratique. Il  inaugura ainsi la critique de l'institution( jury, exposition, galerie,etc) qui se reproduira dans l'art du XXe siècle

Par la suite de nombreux ready-made seront moins critiques et plus énigmatiques. 

Le Ready-Made sera ensuite un des piliers de l'art moderne et contemporain exploité par le POP art ou l'Art conceptuel par exemple.

 

 

REPRESENTATION : n.f.(latin repraesentatrio): traduction de la perception d'une figure selon des codes formels,signes, conventions.

La représentation peut marquer une forte fidèlité au modèle ou au contraire un certain éloignement. Ainsi si la perspective de la Renaissance marque une forte proximité avec notre perception du paysage, la décomposition cubiste ou l'épure expressionniste marquent des écarts importants.

 

RETABLE: Panneau peint disposé sur un autel dans un édifice religieux.

 

 

RHIZOME: 

Dans la théorie philosophique de Gilles Deleuze et Felix Guattari, le rhizome représente une pensée non linéaire opposée à une progression dialectique Hegelienne.

Elle est plutôt conçue en réseau étoilé et ramifiée capable de relier, connecter, confronter des sujets divers mais aussi exploiter les divergences, les digressions, les paradoxes.

 

 Le rhizome est une image de la pensée vagabonde plus que d'une pensée strictement canalisée. Il prend en compte l'idée de strates, superpositions d'idées ou porosités des ensembles notionnels.

En art, le rhizome exprime l'interdépendance des œuvres entre elles dans un système plus global qui ne se limite à aucun support unique( dessin, vidéo, volume, performance, happening..).

Ainsi pour son grand verre, Duchamp a réalisé la synthèse de diverses œuvres sur un même support transparent, ce même support étant relié conceptuellement à la boite verte ( œuvre contenant des notes et recherches à connecter à l'oeuvre.).

De même, l'artiste Fabrice Hyber stratifie lentement ses croquis sur son mur homéopathique.

Chaque croquis peut potentiellement devenir une œuvre ou pas, établissant des connexions avec des lieux, espaces, matériaux, expériences, temporalités autres que celles du mur.

 

La pensée artistique rhizomatique tisse des liens requalifiant l'idée d'oeuvre-objet à l'intérieur d'un projet plus vaste souvent connecté à la vie de l'auteur ou du public. Chez Gabriel Orozco, elle exploite les motifs collectés par la promenade et explore leurs raccordements, leurs bourgeonnements en œuvres diverses, liant ainsi l'art et la vie.

RYTHME:   Le rythme désigne les éléments composant spatialement une variation, une répétition, une succession ou un enchaînement.

Comme en musique, le rythme organise la composition générale en jouant sur des effets visuels dynamiques. Parmi les artistes exploitant le rythme, Robert et Sonia Delaunay posèrent des questions de couleurs, d'échelles, de répétition et variations à l'intérieur de leur composition. Voir la page sur les notions et la composition.

 

RONDE-BOSSE : Catégorie de sculpture autonome et sans lien avec un support mural.

Autonome : se dit en sculpture d'un élément indépendant d'une architecture ( mur, colonne, plafond,etc).

SCENOGRAPHIELa scénographie est l’art de penser et de mettre en scène l’espace. Son écriture plastique relie des données sensibles ( Espace, cadre, supports, oeuvre ) où sont pensés les rapports entre l’émetteur-objet et le récepteur-public.

Inflluencée par le monde théâtral et les avant_gardes artistiques, elle peut impliquer des pratiques interdisciplinaires ( décors,art vidéo, danse, performance, spectacle..) dans un projet de médiation.

Elle implique le corps et l'espace du spectateur pour divulguer un propos, structurer un concept, organiser une émotion.

La scénographie  implique ainsi le spectateur dans l’espace tridimensionnel où sa forme revêt des langages multiples autour de son point de vue : découverte des volumes,des échelles, des ambiances, déambulation, immersion, perceptions sonores, visuelles, olfactives, confrontations, transitions, etc.

 

SERIE: Présentation composée d'éléments multiples et autonomes et exploitant la répétition d'un motif afin d'en dégager des effets plastiques, des concepts. ex: les cathédrales de Rouen de Claude Monet,  Diptych Marilyn d'Andy Warhol.

Une série peut afficher une phase de recherches, un jeu de combinaisons plastiques, l'objet d'une simple répétition...

Ce procédé trouva une pleine expression avec les moyens de reproduction mécaniques et industrielles des formes ( photographie, gravure, lithographie, etc.). En affaiblissant l'acte de représentation, il devint l'emblème moderniste abstrait de l'Art pour l'Art autant qu' aussi une forme de désacralisation de l'Art en général ( exploration du banal, création mécanisée,etc)

 

SUITE: procédé de présentation qui introduit un sens de lecture visuel. La suite contredit l'image unique en imposant une évolution, une temporalité. Cette pratique se rencontre dans la démarche plasticienne de Gérard Titus-Carmel ou celles plus conceptuelles de Sol Lewitt, Roman Opalka, On Kawara.

 

TECHNIQUES MIXTES: Techniques faisant appel à différents médiums, matériaux ou techniques pour les associer dans une unité plastique: ex: La nature morte à la chaise canée de Picasso ( huile, collage, fusain).

 

WORK IN PROGRESS:  locution anglaise qui désigne un travail en cours, non terminé et ayant requis un investissement. Ce terme désigne simplement un chantier pris comme une oeuvre en devenir. Il met en question l'idée de l'oeuvre comme un processus et non plus comme une forme finie. Duchamp avait déjà conçu le travail du grand verre comme un processus créatif évolutif et aujourd"hui différents artistes exploitent encore cet aspect d'un projet en devenir: Tadashi Kawamata, Fabrice Hyber, Wim Delvoye, Thomas Hirschorn,...

 

 

 

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