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LES CONSTITUANTS DE L'OEUVRE : IDEES, CONCEPTS, FORMES.

 

Expliquer sa pratique c'est savoir la définir et expliciter les choix inhérents à cette dernière.

Les choix plastiques ou artistiques abordent des notions dans un champs lexical précis.

Les gestes ou opérations d'une pratique donnent sens à une recherche, une démarche.

Exemple: Faire une tête ne permet pas définir une pratique.

Dire "représenter un portrait ou une figure" précise le point de vue sur le sujet.

Mais alors dans quelle pratique? photographie? peinture? dessin? vidéo? scultpture de taille? modelage? gravure?

Chaque technique implique des gestes, des effets visuels, une sensibilité et des significations différentes.

La photographie, la sculpture, la peinture exploitent la notion de lumière différement.

On peut représenter une tête en exploitant le cadrage en photographie, au cinéma par rapport au modèle mais cette notion n'est pas présente dans le modelage en argile, la sculpture traditionnelle, l'assemblage, le ready-made.

L'artiste exploite des données sensibles ( matière, forme, couleur, temps, lumière,etc..) et explicite sa démarche en explicitant ses choix de point de vue ou traitement plastique.

Il se nourrit de culture artistique pour faire évoluer sa pensée ( concept, références, expositons,etc.) et l'explication de projet permet de situer une pratique, explciter les choix expressifs des constituants, faire le lien avec des références.

 

voici quelques pistes pour rédiger une démarche explicitant dans l'ordre : 1 la pratique 2 les choix expressifs des constituants plastiques
 

 

1) PARTIS PRIS CONCEPTUELS, ESTHETIQUES ET ARTISTIQUES : DONNER DU SENS.

Pour commencer, positionner sa pratique ( modelage, assemblage, installation, photographie, projet hybride, etc) puis définir l'axe de représentation artistique choisi.


Il existe plusieurs grands concepts artistiques universels communs :

Questionner une pratique: Le dessin, de l'étude à l'expression artistique.

 

Question sur le dessin, ses statuts, ses pratiques et finalités.

Appréhension et compréhension du réel. Intention et communication? Expression et création?

Se representer l'idée du dessin:

Remise en question de la tradition du dessin:

La trace avec de nouveaux matériaux, nouveaux supports, nouveaux médiums, nouvelles pratiques virtuelles ( numériques, mécaniques..): Temporalité, échelles, espaces, lieux, cadres,

Relectures contemporaines du dessin par le numérique:usage et réprésentations du dessin.

Interroger le geste réel, la trace dans la réalité, la trace dans et par le virtuel ( dessin numérique, dessin filmé, palimpseste, effacement, mémoire.), les idées associées sur le virtuel( copie, reflet, combinaisons, hybridation..), les transformations du dessin (jeux d'échelles, de projection, d'incrustation dans et avec divers médias numériques: Vidéo, photographie, animation,installation,etc..)

Questionnement sur la relation du corps au dessin : Affirmation du geste, de la trace physique ou virtualité du geste ( affirmation ou mise à distance du geste, de l’instrument, de la trace..., possibilités ouvertes par les machines, les technologies numériques...)

Relectures de la tradition du dessin: inventions de nouveaux outils, matières, matériaux, techniques numériques, questions sur le support, le cadre, les échelles, l'espace.

Question de la trace mise à distance par l'image du geste, l'image de la trace par le numérique, la mécanique, la machine...

 

Question des genres artistiques: s'inscrire dans un rapport à la tradition: portrait, nature morte, paysage, figure,

etc

Question de l'acte artistique comme genre: L'assemblage, la performance, l'installation, le happening


Question du modèle : Mimesis : écart ou ressemblance ? Jouer sur une référence ( original, citation, copie, pastiche,
idéalisation, plagiat, hommage) ? Affirmatif ou suggestif ? Montrer ou cacher ? Détournement ou copie ? Réalisme,
symbolisme, allégorie ? Image ou objet réel ? Illusion ? Mimétisme ou théatralisation ?

Question de la perte ou l'affirmation de l'identité: Pourquoi devient-on autre? L'hybride, la greffe, la métamorphose, le jeu de rôle....

Question du corps: figuration ou réalité du corps?  Image ou performance? Expérience réelle ou suggérée?


Question du dessin ou de la couleur : construire par la forme ou la couleur ?


Question du sujet : concept, abstraction ou image ? Aspect hétérogène ou homogène du sujet ? Processus ou objet ?
 sens lié à la nature des composants plastiques ( lignes, plans, volume, valeur, couleur, matière, texture,)
 sens lié à l'organisation plastiques des composants ( composition, proportion, relation, échelle,...)
 sens lié à la mise en oeuvre ( facture, style, opérations plastiques diverses...) auteur, démarche...


Question du goût et de la culture : redéfinir la beauté ou la laideur ? Esthétique primitive,culturelle exotique ou
bien familière de notre histoire ? Stéréotype, archétype, androgynie, etc


Question du processus de fabrication : L'oeuvre d'art doit-elle montrer un état fini ou un devenir?

Le non fini a-t-il une valeur expressive? Toute oeuvre on finie est-elle une oeuvre d'art?

copie ou original ?  Unique ou multiple, sérielle ? Bien fait ou mal fait ?
Oeuvre objet unique ou éclatée ? Production matérielle ou immatérielle ? Aspect hétérogène ou homogène ?


Question du contexte : mettre en scène ou non ? Présenter ou représenter ? Transposer ? Monumentalité ou
banalité ? Le choix de présentation est-i un acte artistique?

Question sur l'authenticité : que doit traduire l'art? naturel ou artificiel ? Virtualité ou réalisme ? Vrai ou faux ? Fiction, jeux de rôle ou réalité ?

 

Question sur le statut de l'oeuvre: Désacraliser ou pas l'Art? Exploiter le fugace, le fragile ou viser le durable et la mémoire? Jouer sur l'humour, le ludique ou alors  investir le pathos, la tragédie, la réalité sociale?

Question sur le statut des référents:  Quel usage de la référence ( modèle, forme, citation, etc)? Sacralisation, désacralisation, banalité? questionnement sur le rapport fini/non fini? questionnement sur la valeur de la référence ( forme, objet pauvres ou sacralisés?) Confrontation des valeurs dans une production? Opposition pauvre/sacré/culte, oppositions banal/extraordinaire, merveilleux?


 


2)  LES INTENTIONS ET PARTIS PRIS PLASTIQUES: Expliciter les bases d'une production à venir.

Cibler des intentions pour pratiquer en deux dimensions ( dessins, peinture, collage,etc)

Compétences pour choisir et s'approprier un espace en deux dimensions:

Etre capable de gérer une composition, organiser le format:

Positionner la forme dans et avec le format ( jouer avec le centre, les angles, les contours..)

Organiser un équilibre ( symétries, parallélismes,axes..) , un dynamisme (obliques, courbes, alternances, lignes de force), une rythmique plastique ( variation de dynamiques.

Être capable de mettre en tension les masses, les surfaces et les  motifs ( tensions entre ornements/aplats, surfaces saturées/surfaces vides), les couleurs ( rapports d'harmonie, de dysharmonie, de contrastes simultanés


usage des instrument ( geste de mise en oeuvre, écriture plastique ) : régularité, envergure, puissance, fluidité,
précision, contrôle, indécision, impulsion, geste aléatoire, involontaire, sensibilité, vivacité, impersonnalité,
délégation du faire à autrui.


Gestuelle à dominante GRAPHIQUE : tracé ouvert ou fermé, continu/discontinu, détourage, hachure, griffure,
frottage, grattage, graffiti, tag,...


Gestuelle à dominante PICTURALE : touche, facture, aplat, dégradé, coulure, giclure, brossage, frottis, glacis,
dripping, dilution, réserve, projection, tache, maculage, badigeonnage, coloriage.


Reproduction : copier, photocopier, transférer, photographier, filmer, multiplier, décalquer, cadrer, recadrer, projeter,
reporter au carreau, rehausser, esquisser.


Figuration : fidélité, réalisme/stylisation, déformation distorsions, transformations, anamorphose, allongement,
raccourci, compression.


Abstraction : stylisation, simplification, géométrisation, codification, raccourci, schématisation.
Traitement de la surface : Prise en compte du support et de l'étendue, enduit, ajout, intégration, collage, masquage,
fractionnement, encadrement, décomposition, débordement, recouvrement,
oblitération, transparence, stratification, pochage, impression, entrelacs, tressage, arabesque, tramage.


Pratiques négatives : suppression, dégradation, altération, usure, incision, découpage, brisure, arrachement,
acharnement, repentir, surcharge, enlèvement, estompement, effacement,
achèvement, non-fini, non peint, jour, automatisme, hasard, improvisation, élaboration, étape, maturation, réemploi,...


Traitement de la matière : froissage, moulage, empâtement, encastrement, assemblage, incrustation, recyclage,
incorporation, labour, écrasement, vaporisation, assemblage, collage.


Mise en scène spatiale :Installation IN-situ, performance, dispositif interactif.

 

 


3) QUESTIONNEMENT DE COMPOSITION: Le processus en oeuvre.


CERTAINS COMPOSANTS DOMINENT LA CONSTRUCTION :


DESSIN, LIGNE, CONTOURS TRACE :Exalter le contour ou la surface ?

 

Délimiter la forme ou le plan par la ligne, le point ou structurer de façon plus expressive par l'épaisseur d'un cerne, d'un tracé.

Renforcer et exalter la couleur par le contraste du cerne, son épaisseur, sa fluidité, son aspect rugueux.

Travailler la fluidité du tracé ou la géométrisation des formes? schéma, principe géométrique, enveloppe.

Construire des figures détaillées ou épurées? point, ligne,plan, structure.

Construction d'un style, règle, forme/informe, rythme,

Structurer la forme par le contour ( ligne, contour, cerne, réserve )  ou la  surface ( hachures, dégradé, points,  )


COULEUR : JOUER LES CONTRASTES OU LES ACCORDS 

Répartir les couleurs pour créer des mises en tension spatiale, du dynamisme ou des effets statiques.

Créer une ambiance par dominante (teinte, ton, clarté, saturation), monochrome, camaïeu, passage, complémentarité, dégradé, modulation, dominante,qualité/quantité, valeurs, couleur chaude ou froide ?


LUMIERE:mettre en scène une figure ou traduire un espace ? (éclairage, contre-jour, sfumato, clair-obscur, modelé,
ombre propre, ombre portée)


MATIERES ET TEXTURES CORRESPONDANTES :
support, médium, matériau , lisses, mou, poreux, nervurés, froids, brillant, fluide, rêche, malléable, pesant,
éphémère...


ESPACE DE LA FORME, VOLUME ET COMPOSITION

 

L'ESPACE PEUT PRODUIRE DE RICHES TENSIONS PLASTIQUES ( et parfois aussi les annuler).

 

Hiérarchie: Organiser autour d'un centre visuel, d'un centre focal, d'une symétrie axiale, répartir sur la hauteur, étager sur l'horizontalité, varier les échelles.

 

structure statique: exploiter les équilibres,  la symétrie, les formes pyramidales, verticales, horizontales.  All-over, semis, monochrome.

 

structure dynamique: Exploiter les déséquilibres en contradiction avec le cadre orthogonal ou la symétrie: les formes obliques, courbes, les lignes serpentines.

Ordre/désordre. Contraste, opposition,  dualité  fond/forme, plein/vide, net/flou, passage. oscillation, déplacement, dislocation .Concentricité, rayonnement, focalisation, circulation, déploiement, prolifération, débordement, glissement,déplacement.Dissociation, éparpillement, dissociation, éparpillement, saturation, accumulation, couche, alignement, entassement, juxtaposition, superposition, raccord, imbrication, associations diverses, inversion, alternance, recto-verso, décalage,centration, oscillation, déplacement, dislocation, substitution, fusion, fragmentation, cloisonnement, discontinuité, émiettement, délimitation, isolement, concentricité, rayonnement, focalisation, circulation, déploiement, prolifération, débordement, glissement,déplacement, oscillation.

 

Espace de vision: Cadrer, recadrer, mettre en abime, ouvrir le champ de vision, le refermer, traduire un plan de vision (cadre ou hors-cadre,  champ ou hors-champ), prédelle, vignette, séquence, enchainement, série, suite, module, 

 

Profondeur: Creuser l'espace en plans étagés, formes chevauchées, en perspective, créer une profondeur de champ cinématographique ou affirmer une frontalité ( composer en frise, supprimer le volume), suggérer un point de vue (plongée, contre-plongée), mettre en abime. Travailler le format, l'échelle, la taille, les dimensions, les proportions.

 

Traduction de l'espace : perspective albertienne ( point de fuite, fuyantes, raccourcis et réduction des échelles),  isométrique, axonométrique, curviligne, perspective atmosphérique ( dégradation de valeurs) ,étagement, rabattement.

 

Exploiter la réalité du support  ( opposée au principe d'illusion) : 

 

répartition des masses: confrontation dynamique des surfaces, volumes, vides et pleins ( petit/grand, simple/détaillé).

 

Matériaux  

Rythme plastique de formes, couleurs, texture:  variation, décomposition, alternance, scansion, rupture, dégradé, régularité, progression, ponctuation, absence, ordre/désordre.Contraste, opposition, contour, dualité, fond/forme, plein/vide, net/flou, passage./limite, Homogène/hétérogène, disparité, Juxtaposition, superposition, raccord, imbrication, associations diverses, inversion, alternance, recto-verso, décalage,centration, oscillation, déplacement, dislocation, substitution, fusion, fragilité, flottement, entre-deux, aléatoire, fluidité, instabilité, éphémère, immatérialité.
assemblage, composite, hybride.

 

 

 

L'ESPACE DE PRESENTATION ( support, espace tridimensionnel, enjeux du point de vue, temporalité )

 

Format, échelle, taille, dimension, proportion, articulation au site.

 

Occuper un espace ou une surface: 

 

Oeuvre In-Situ, installation, abandon du socle, suspensions et accrochage, 

 

Oeuvre éclatée: construire par fragments dans l'espace, organiser des pièces multiples comme critique du socle.

 

Multiplier: jeux de motifs, de répétition, de modules, créer une suite, une série.

 

Etendre, élargir, agrandir, diffuser, déborder:  explorer et exploiter les possiblités de la verticalité, de l'horizontalité et de la profondeur par le volume ou la planéité.

 

Oeuvre invisible: formes conceptualisées opposées aux formes sensibles, oeuvre  cachée, processus autodestructeur ( Anti-form, process-art)

 

Articuler, ouvrir, fermer: oeuvre en polyptyque, dispositifs mobiles, espace composite.

 

Cloisonner, enfermer, recouvrir, condamner: organiser un rapport caché/montré, questionner le visible.

 

Mettre en tension, théatraliser: créer des rapports formels entre la forme et le décor, jouer sur le contraste des échelles, exploiter les confrontation entre la sensation du vide et les formes pleines, exploiter la forme du socle pour focaliser les regards.

 

Le cadre: Cadrer, encadrer, recadrer; jouer du cadre comme support de présentation, possibilité de diviser, hiérarchiser un sens de lecture spatial.

 

Profondeur et espace

​tension entre espace propre ( surface sensible,relief, volume assemblé) et figuré ( illusion, trompe l'oeil, représentation) , espace plan ou profond, homogène ou hétérogène (discontinu), délimité, tactile ou virtuel, espace

couleur, espace lumière, push and pull, espace réel.

 

Mise en abyme: Encadrer, recadrer, insérer, recontextualiser l'image dans l'image. Mettre le coeur de l'image en tension avec le hors-cadre ou  le hors-champ. Jouer des échelles, de la profondeur à l'intérieur de l'espace.

Point de vue et place du spectateur:

Les échelles

Oeuvre immersive, environnements

Rythme plastique

Vide et le plein

La lumière.

 

 

 

 

 

 

 

 

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