REPERES TADASHI KAWAMATA

 

Né en 1953 à Hokkaîdo au Japon. Après des études de peintures aux Beaux-Arts de TOKYO, Kawamata développe un travail d'installation dans l'espace urbain.

 

architecture et assemblage

 

A partir de 1979, ses travaux portent sur des chantiers de construction et de démolition où il exploite les échaffaudages.

 

Ses installations monumentales questionnent le lieu, sa mémoire et les rapports sociaux.

 

Il repense l'acte créatif en travaillant de façon collective  impliquant équipes et public.

 

Sculpteur, installateur, Tadashi Kawamata choisit un élément (chaise, planche) qui devient le module de base d'une immense construction. Il élabore son installation par multiplication et par assemblage de l'élément et donne ainsi une sur-dimension aux matériaux utilisés comme au lieu investi.

 

Les partis pris plastiques relèvent généralement de l'installation à partir de matériaux primaires ou de récupération (bois, objets de récupération.) traité comme un module répété et assemblé.

 

Les démarches d'assemblages exploitent les contrastes de styles ( greffes hétérogènes

hybridation, extensions.), la temporalité de l'oeuvre ( entre precaire et éphémère),

la question oeuvre/lieu/spectateur.

 

La pratique de Kawamata redéfinit le travail personnel de l'artiste dans le collectif.

Elle décloisonne également les pratique du faire: que signifie être sculpteur quand on travaille l'assemblage et l'espace? On dépasse largement la statuaire traditionnelle, les pratique de la taille, du modelage ou des présentation sur socle.

 

Ces installations IN-SITU visent surtout une réflexion critique sur le cadre les enjeux esthétiques, politiques, culturels de son époque.

 

Il est difficile le classer ses réalisations hybrides issues d'un art multi-disciplinaires combinant l'architecture, la sculpture, l'assemblage et le social.

 

LA QUESTION DU PROCESSUS devient alors le centre de sa réflexion artistique.

 

Cette idée d'une oeuvre conçue comme processus social de fabrication et de diffusion se nomme: work in progress : Il désigne une oeuvre ou projet présenté par l'artiste durant son élaboration.

 

Chez Kawamata, l'oeuvre IN-Situ finit par questionner le lieu comme topos d'une expérience humaine à vivre. Cette démarche impliquant les échanges, les rapports sociaux relève d'une ESTHETIQUE RELATIONNELLE ( concept de Nicolas Bourriau désignant un art impliquant les échanges interhumains et l'interactivité).

 

Ses interventions font régulièrement participer les habitants ou des étudiants à la réalisation.

 

La question des materiaux: Kawamata sélectionne des matériaux pauvres de récupération symbole de précarité,de débrouillardise .

 

« La Cathédrale de chaises », 2007, Exposition« L’Emprise du Lieu », Caves Pommery, Reims.

 

Questionner l'espace du sensible: Comment l'environnement conditionne-t-il la mise en forme et la relation spectateur/oeuvre?

 

Comment le dispositif de présentation exploite une relation au spectateur ( mise en scène dans un espace, contraintes techniques de monstration: socle, cimaise,projection,installation ou tous autres dispositifs.)?

 

Tadashi Kawamata Gandamaison à Versailles (écuries du roi), 5000 cagettes de légumes et de fruits forment une caverne de bois ( gandam=robot transformer en japonais).

 

Réalisée avec huit étudiants-architectes en 10 jours, Gandamaison comprend deux parties, une extérieure et une intérieure.

 

Une voute en exterieur communique par des tunnels avec une grotte.   La lumière filtre à travers les cagettes, créant un clair-obscur mystérieux.

 

Versailles symbolise le puissance politique et l'apparat.Tadashi Kawamata critique ce symbole en travaillant des matériaux pauvres (plafond de cagettes)
 

S'INTERROGER SUR LE LIEN ENTRE L'OEUVRE, LE MONDE.

 

Comment l'oeuvre se construit à partir de diverses sensibilités culturelles ( dialogue des cultures,

affirmation d'une individualité). Comment la perception des enjeux locaux et/ou mondialisés d'une

oeuvre (enjeux éthiques, politiques) développe une vision humaniste?

 

Tadashi Kawamata
Tree Huts, 2008. Installations : bois, tôle, fenêtre, porte. Dimensions variables.

 

LIEUX INVESTIS

la Galerie des enfants, le Forum et les façades extérieures.

 

"La relation du bâtiment au vent m'a particulièrement inspiré; les huts s'accrochent à la structure comme si elles avaient été apportées par la vent. Le souffle semble avoir ramassé et entraîné papiers et cartons, les faisant s'envoler et venir se coller sur ce qu'ils rencontrent."

 

• six huts à l'extérieur en bois

• trois huts en carton à l'intérieur accrochées au plafond du forum.

• Dans la Galerie des enfants,le carton workshop, où les enfants pourront construire des maisons selon des règles élaborées par l'artiste.

 

Le projet Carton Workshop est un « work in progress » où participent adultes, parents et enfants.

 

Explorer les possibilités du carton pour redefinir l'espace.

 

Objectif: La construction d'un immense espace couvert de cartons autour des thèmes successifs de la tour de Babel, du paysage ou du labyrinthe.

 

Le WORK IN PROGRESS se développe sur divers supports: « cabinets de projet » ( films, plans et photos sur les oeuvres de KAWAMATA).

 

Les notions:

 

QUESTIONNEMENTS PLASTIQUES

 

KAWAMATA développe le lien avec les artistes exploitant des matériaux pauvres de récupération ( PICASSO, SCHWITTERS, LAND ART et ARTE POVERA).

 

Pablo Picasso GUITARE -carton-début XX

 

Kurt SCHWITTERS MERZBAU bois, carton, techniques mixtes

 

Giuseppe PENONE, Arbres, 2003

Le bois est un matériau abordable qui crée des tensions plastiques et dynamiques: effets organiques, courbes opposées à des structures géométriques ou des matériaux froids.

 

La question des matériaux et savoir-faire renvoie l'idée de pratique simple de construction.

 

« La Cathédrale de chaises », 2007, Exposition« L’Emprise du Lieu », Caves Pommery, Reims.

 

PRINCIPES DE CONSTRUCTION

 

L'idée de module de base des structure (planche, chaise, cageot, carton, journaux,etc) dialoguer avec le lieu investi.

 

Questionnement ouvert par ARMAN avec les ACCUMULATIONS

 

assemblage réalisé à partir de récupération d'objets:

 

CHRISTIAN BOLTANSKI exploite le module dans des installations spatiales

 

BOLTANSKI Christian Monumenta 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA GREFFE

 

Sa problématique oeuvre/lieu s'appuie sur l'idée de greffe et d'hétérogénéïté.

 

Dans TREE HUT, il oppose matériaux anti-modernes et organiques avec modernité du centre.

 

Questionnement sur la catégorie artistique:architecture? Assemblage ou installation?

 

KAWAMATA ne tranche pas. Il adapte la forme au lieu.

 

" Je suis "entre", je préfère ce jugement flottant, je suis entre l'architecture et la sculpture ou l'environnement; récemment j'ai déclaré que j'étais juste un activiste" T.K 1994

 

Cette problématique d'assemblage se retrouve en architecture par exemple chez Coop Himmelb(l) Agrandissement d’un cabinet juridique, Flakenstrasse à Vienne. 1988 

 

La question de l'énergie sociale(rédéfinir le rôle de l'artiste: un artiste maitre d'oeuvre avec une équipe.)

 

La société comme matériau:

 

On retrouve cette idée chez JOSEF BEUYS pour qui l'ART est énergie.

 

enseigner, communiquer c'est créer: L'artiste Shaman

 

Beuys réalise un HAPPENING où les participants plantent des arbres pour modeler le paysage. Josef BEUYS SAVE THE TREE 1975 HAPPENING

 

Chaque personne un artiste — sur la voie de la forme libertaire de l'organisme social (performance) 1978

 

Le projet Carton Workshop invite à collaborer, réfléchir ensemble à des possibilités de travail. 

 

 Les 6 cabinets de projet  archivent les documents et le film d'un projet réalisé.

Les films réalisés par Gilles Coudert depuis vingt ans, conservent les traces de ces expériences uniques. 

 

Les reportages (l'histoire du montage) sont transmis dans le centre lors de la réalisation de HUTS.

 

L'EPHEMERE

 

 Le Workshop: faire et défaire : paysage en avril, l'espace se fait ville en mai, village en juin avant de se transformer en labyrinthe en juillet, pour accueillir enfin une tour de Babel en août.

 

L'artiste engage une sensibilisation à l'espace et de l'urbanisme avec les enfants.

exemple:

 

Pour sa première exposition personnelle au Centre Pompidou, Daniel Buren a élaboré un dispositif architectural comprenant une soixantaine de cellules. Avec ces "cabanes", Buren propose une conception de l'oeuvre qui explore les limites de l'espace en le modulant.

 

DANIEL BUREN CABANE ECLATEE 1985 installation

 

DIMENSION CONTEMPLATIVE

 

La question du parcours, point de vue

 

Apporter un point de vue sur la mémoire du lieu.

 

L'installation crée un lien et inter-agit avec son espace.

 

Réalisation à Evreux

https://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=2raWKt567wo

 

Chez KAWAMATA l'expérience du présente et la contemplation priment sur l'idée de structure fonctionnelle.

 

AU Japon l'esthétique se base sur le concept de "MA":

 

principe de l'espace intermédiaire ( intervalle, transition, pause , respiration, passage.)

 

idée d'espace transitoire et éphémère

 

Le MA sépare tout en reliant les opposés.

 

On retrouve cet exemple dans la construction des villas japonaises.

 

ALLER PLUS LOIN:

 

UN ARTICLE SUR L'ARTISTE ICI