BILL VIOLA              "Sculpter du temps"

1. Dossier presse 1: sources/ 4 oeuvres    

2. Dossier presse 2 

3. Lien cinéclub de Caen

4. biographie et jalons

 

Bill Viola est un des pionniers de l'art vidéo. (né en1951, Flushing, vit et travaille à Long Beach ,États-Unis)

Bill Viola (1951, Flushing, vit et travaille à Long Beach (États-Unis))

Il est diplômé du collège of visual and performing arts de l'université de Syracuse.

1973: Première exposition personnelle.

1995: Il représente les Etats Unis à la Biennale de Venise.

 

 

Dans les années 60-70, l'art vidéo propose de concurencer la peinture ou le volume. Très tôt, Bill Viola adopte cette pratique artistique en pionnier. Son projet s'interesse autant à la nature de l'image vidéo qu'aux conditions d'impact psychologiques ou physiologiques.

 

Progressivement ses créations vidéos seront mises en scène avec des objets ( Assemblages) ou des espaces ( Installation).

 

La métaphysique, la mémoire ( la vie, la mort, le passage, la mémoire), la transcendance et surtout au temps deviendront des enjeux de son travail.

 

« Le temps est la matière première du film et de la vidéo. La mécanique peut en être des caméras, de la pellicule et des cassettes, ce que l’on travaille, c’est du temps. On crée des événements qui vont se déplier, sur une sorte de support rigide qui est incarné dans une cassette ou de la pellicule, et cela constitue l’expérience d’un déroulement. En un sens, c’est comme un rouleau, qui est une des formes les plus anciennes de communication visuelle. »

 

La lenteur des vidéos développe, chez Bill Viola, une concentration du regard, dans son esprit très proche de la méditation bouddhiste.

 

Ses sources: 

Des amis, des proches ou des comédiens

La peinture de la Renaissance ( Primitif italien, Quattrocento, Maniérisme..) ou Baroque ( Le Caravage et le claire obscur).

Le bouddhisme, les poètes ou les peintures religieuses.

 

Partis pris plastiques:

 

Oeuvre immersive:

 

Bill viola travaille sur le rapport d'échelles entre le spectateur et les écrans.

Il exploite tantôt l'échelle 1/1 tel Caravage pour introduire une identification psychologique, une méditation chez le spectateur.

Ses mises en scène d'écrans géants dans le lieu d'exposition deviennent un procédé récurent. Il exploite également les objets comme système de présentation vidéo ( The sleepers).

 

Genres artistiques pratiqués par Bill Viola:

 

ENVIRONNEMENT:Oeuvre en trois dimensions développée dans les années 70 invitant le spectateur à vivre une expérience sensorielle en la parcourant. L'environnement est une extension de l'assemblage à l'espace scénique. Rauschenberg et Jim Dine seront les principaux précurseurs aux U.S.A. Edward Kienholz considère les environnements comme des tableaux vivants. Ces démarches critiquent l'idée stéréotypée de la statuaire ( socles, reliefs, statue). Bill Viola, comme James Turrell cherche à produire une imersion contemplative par la lumière et les rapports spatiaux. Son goût pour le monumental plonge le spectateur dans une expérience sensitive aussi bien visuelle que sonore, appelle aux parcours, changements de points de vue.

 

IN SITU: œuvre produite dans et pour un lieu. Toute œuvre réalisée pour un lieu défini et en rapport symbolique avec ce dernier.

 

INSTALLATION: Dispositif spatial de divers éléments combinés. L'installation élargit la pratique artistique à des formes et supports très variés ( assemblages, appareils multimédias, volumes, etc..). Echappant aux catégorisations, Elle vise un questionnement critique des pratiques artistiques traditionnelles liées au cadre, au socle et aux savoirs-faire.  L'installation théatralise la forme et implique physiquement le spectateur à l'oeuvre. Elle est généralement éphémère. Pour Sleepers, The Crossing, Bill Viola opte pour la théâtralisation de l'image en changeant ses supports de présentation.

 

Dérivant historiquement des pratiques théatrales, du ballet, des concerts d'avant-gardes, elle s'oriente vers les anneés 70 vers le Happening, les actions, la performance ou encore la vidéo. De nos jours, l'installation exprime davantage une réfléxion sur le cadre physique et symbolique du lieu et son rapport au spectateur.  Echappant parfois par ses dimensions au champ visuel, elle invite le spectateur à mémoriser ses réseaux multiples dans une cartographie mentale qui, seule peut recomposer la totalité de l'oeuvre ( ex: Jan Dibbets Monument à Arago à Paris).

 

OEUVRES A APPRENDRE

Systèmes en triptyques, polyptyques:

Bill Viola,Le triptyque de Nantes propose en 1992,:

Sur les côtés: Deux films réels un accouchement et une personne en train de mourir.

Au centre, un homme immergé dans l'eau théatralisé en clair obscur.

 

Bill Viola,The Crossing 1996/ il s'agit d'une installation qui oppose deux images de feu et d'eau : 

Installation vidéo / sonore; Deux canaux de couleur Projections vidéo des côtés opposés de grandes Galerie sombre sur deux grands dos à dos.

Écrans suspendus au plafond et montés

Au sol; Quatre canaux d'amplificateur stéréo Son, quatre haut-parleurs,

 

• ESPACE et CORPS (   confrontation d'échelles corps/oeuvre, point de vue) 

• ESPACE ET SUPPORT (  échelle, lumière en clair-obscur, intimité/monumentalité, in situ,  installation immersive, environnement, , temporalité, lenteur, durée,)

•  MEMOIRE 

 

INSTALLATION AVEC OBJETS

 

Bill Viola,The sleepers 1992,  Installation vidéographique: 

7 barils de métal, 7 vidéogrammes, 7 moniteurs de surveillance noir et blanc, 7 lecteurs de DVD et 385 gallons d’eau, 524 x 584 cm (dimensions variables selon l’espace de présentation)  

Collection Musée d’art contemporain de Montréal.

 

Les barils remplis d'eau contiennent un moniteur en leur fond, fixés dans un caisson étanche en métal scellé par une plaque de verre trempé. Le visage d'un dormeur filmé en temps réel apparait en boucle dans chaque moniteur, sous l’eau. La lumière des moniteurs noir et blanc plonge la salle d’exposition dans un espace méditatif et summersif.  

 

Partis pris vidéo: Jeu sur la temporalité ( ralenti ou accélération de la séquence dans the passing,  triptyque de Nantes, etc), jeu sur les lumières ( évocation du clair-obscur pour théâtraliser)

 

Bill Viola,Heaven and Earth, 1992

Assemblage de deux écrans cathodiques diffusant chacun un film : son fils, nouveau-né fait face à sa mère agonisante. L'ensemble questionne la notion de socle dans des partis pris d'assemblage, de symétrie, de verticalité, d'hétérogénéité.

 

PROJECTIONS VIDEOS

 

Bill Viola,Fire woman, 2005  projection vidéo  couleur, quatre cannaux audio avec subwoofer (4.1)
Dimension de l'écran : 580 x 326 cm. Durée : 11'12"

 

Actant : Robin Bonacorsi

 

"Fire woman est une image qui apparait dans l'oeil intérieur d'un homme sur le point de mourir.

La silhouette sombre d'une figure féminine se dresse devant un mur de flammes. Au bout de quelques minutes, elle avance, tend les bras et tombe dans son propre reflet.

Quand les flammes de la passion et de la fièvre s'engouffrent finalement dans l'oeil intérieur et que l'homme est aveuglé par la prise de conscience qu'il ne rencontrera jamais plus le corps du désir, la surface réflechissante se brise et s'effondre pour retrouver sa forme essentielle, celle d'un motif d'ondes et de lumière pure."

 

NOTIONS : Installation, échelle, monumentalité, lumière, effet sonore immersif, oeuvre immersive.

 

Bill Viola,Ascension, 2000
Projection vidéo en couleur sur un mur, son stéréo.
Dimension de l'image projetée : 335 x 251 cm. Durée : 10'

Actant : Josh Coxx

Un homme pertube brutalment le calme d'un fond sous-marin obscur par une plongée brutale et sonore. La vidéo montre ensuite des allers retours avant arrière de bande de lecture jusqu'à disparition du personnage et retour au calme dans la pièce.

 

NOTIONS : Installation, échelle, monumentalité, lumière, effet sonore immersif, oeuvre immersive.

 

NOTIONS A RETENIR

 

• ESPACE et CORPS ( parcours, déambulation, confrontation d'échelles corps/oeuvre, point de vue) 

• ESPACE ET SUPPORT ( Polyptyque, échelle, lumière, clair-obscur, intimité, temporalité, lenteur, durée, monumentalité, in situ, environnement, installation)

•  MEMOIRE 

 

 

Quelques autres  œuvres importantes :

 

The Passing (1991)

The Greeting (1995)

The Crossing (1996)

Five Angels for the Millenium (2001)

Observance (2002)

 

le contexte de l'art vidéo. Etats-unis, europe 1960.

 

 

L'art vidéo concerne autant un choix technique mais se concentre surtout sur les enjeux de perceptions et communication questionnés par l'espace et le temps ( mise en scène, échelle, durée, lisibilité, etc.).

 

Le matériel de base, avant l'ère numérique, était composé de bandes d'enregistrement magnétiques, caméras éléctroniques, magnétoscopes, moniteur TV ou écrans divers.

 

Ce courant apparait avec Fluxus aux Etats-Unis et en Europe comme une volonté de boulverser les codes narratifs de l'image télévisuelle ( Nam Jun Paik, Wolf Vostell exploitent les distorsions d'images, parasitages,etc.) et un nouveau moyen de rivaliser avec la peinture.

 

On peut distinguer aujourd'hui trois tendances fortes de la vidéo dans l'art:

 

-l'enregistrement d'actions, évenements artistiques ou performances. c'est surtout une pratique documentaire qui a fait connaitre des courants tels le body art, l'art corporel.

 

-La vidéo expérimentale:  Principalement initiée par Nam Jun Paik, elle propose des détournements d'images par de multiples manipulations formelles ( coloration artificielle, ralentis, distorsions, fragmentations,etc). De façon plus récente, l'apparition du numérique a déployé des nouvelles méthodes liées au virtuel, aux images de synthèse.

 

-Les installations vidéos. Elles font appel à l'espace de présentation comme vidéo-sculptures, vidéo-environnements, exploitent les moniteurs, les objets réels. Elles proposent un jeu en circuit fermé où le spectateur est filmé ( Dan Graham) ou un dispositif ouvert tenant compte de conditions propres à l'artiste (PipilotiRist, Bill Viola, Pierrick Sorin).

 

Globalement, cet art est toujours associé à un regard sur le temps, l'espace et le mouvement.